J’ai visité ce week-end l’exposition Frida, au-delà des apparences au Palais Galliera. j’avoue que j’attendais ce moment depuis longtemps. En 2012 je crois a eu lieu la première à la Casa Azul puis en 2018 à Londres.
I visited this weekend the exhibition Frida Kahlo in Palais Galliera, Paris. I must admit that I’ve waited it since a long time. The first show was in casa Azul circa 2012 and the second one in London circa 2018 .
Je ne vais pas refaire une bio de FRIDA Kahlo. Il y a des tas de livres, réelles biographies ou vie romancée qui vous la conteront mieux que moi. J’en possède un grand nombre.
Je voulais parler de ma relation avec elle et comment elle m’a émancipée. Ça a commencé au milieu des années 90 quand j’étais encore étudiante en fac. J’étais plongée dans les bio d’artistes pour écrire quelque chose dont je ne me souviens pas. Par hasard, ou pas, peut-être j’ai sorti le taschen monographique de Frida Kahlo.
I will not write a biography of Frida. There are so much fictional books and documentaries which are better than me for telling her story.
I want to talk about Frida and how she emancipated me. It began mid 90s when I was a university student. I was searching in biographies section for something I don’t remember when I took a book, it was the taschen monograph of Frida.
J’ai été tout de suite captivée par la force de son art, mais aussi j’ai trouvé une artiste avec qui j’avais des points communs. Et je me suis mieux comprise au fur et à mesure que j’ai appris sur elle. J’en apprends toujours, ou peut-être que je fais des liens plus pointus.
Pour la première fois je lisais la bio d’une femme peintre avec un handicap. Au Palais Galliera un psy avait mis un mot dans le livre d’or dont la substance était qu’on insistait trop sur les aspects difficiles de la vie de Frida Kahlo. Je crois qu’il n’a pas compris combien tout est lié, corps et art, corps et âme.
I was immediately captivated by the strength of her art, but also I found an artist with whom I had things in common. And I understood myself better as I learned about her. I'm still learning from her or maybe I'm making deeper connections.
For the first time I red the bio of a woman painter with a disability. At the Palais Galliera a psychologist had put a note in the guest book writing too much emphasis was placed on the difficult aspects of Frida Kahlo's life. I don't think he understood how everything is linked, body and art, body and soul.
On appelait Frida La dissimulatrice. Sous ses vêtements étudiés, hommages à son pays c’est un corps en souffrance qui se cache. Des stigmates de polio et de son accident de tram, qui a changé radicalement sa vie et son corps.
Je me suis toujours posé la question, sans cet événement déterminant et sans, pour moi, une maladie cardiaque, serait on vraiment devenues artistes? La question n’a pas lieu en fait. Parce que le destin a choisi.
We called Frida The Concealer. Under his studied clothes, tributes to his country, it is a body in pain that hides. The stigmata of polio and his tramway accident, which radically changed her life and her body.
I always asked myself the question, without this decisive event and without, for me, heart disease, would we really have become artists? The question does not actually arise. Because fate has chosen.
Le vêtement est un rempart contre le monde. Exagérer les choses, se choisir un look hors-norme c’est faire oublier par la sidération ce que nous sommes: une accidentée polyhandicapée ou une malade cardiaque dont la condition est dégénérative. Pas pour nier le handicap de façon validiste, non, pour le magnifier dans un ensemble de choses constitutives de nous.
C’est devenir l’artiste que nous sommes et, presque, seulement ça. Il y a des connections perpétuelles entre les vêtements et l’œuvre. Je sais que je choisis mes vêtements de vernissage avec soin, selon ce que je veux qu’on lise. A la manière des symboles sur mes peintures.
Car finalement le vêtement comme l’art sont des constructions de notre esprit et l’un comme l’autre font partie de notre identité. Ajoutons à Frida son militantisme politique, elle qui aimait dire qu’elle était née avec la révolution Mexicaine de 1910, quitte à se rajeunir un peu.
Je pense, qu’aujourd’hui, on est déjà politique en évoluant dans le monde habillée de manière considérée comme non conforme. Le faire avec naturel, c’est dire, je suis comme ça, apprenez à faire avec puis éveillez vous a d’autres problématiques.
Clothing is a bulwark against the world. Exaggerating things, choosing an extraordinary look is forget by amazement of the others what we are: an accident victim with multiple disabilities or a heart patient whose condition is degenerative. Not to deny disability in an ableist way, no, to magnify it in a set of things that make up us.
It is to become the artist that we are and, almost, only that. There are perpetual connections between the clothes and the work. I choose my opening clothes carefully, according to what I want people to read. Like the symbols on my paintings. Because ultimately both clothing and art are constructions of our mind and both are part of our identity. Let us add to Frida her political activism, she liked to say that she was born with the Mexican revolution of 1910, even if it means rejuvenating herself a little. I think that today, we are already political by evolving in the world dressed in a way considered as non-compliant. To do it naturally is to say, I am like that, learn to deal with it and then wake up to other things you consider as divergent.
plus le corps lâche plus nous nous parons. Comme ces tissus coloré sur les immeubles en ruines pour cacher la misère.
And more the body is decaying more we adorn ourselves. Like the colorful fabrics on ruins for hiding misery.
Je crois, en tant que femme avec une maladie lourde et dégénérative que c’est aussi une façon de nous donner un semblant de contrôle sur le corps. Je n’ai pas lu, peut-être l’ai je raté, cette piste au sujet de Frida. Pourtant j’ai l’impression qu’elle serait d’accord avec moi.
C’est une illusion mais une illusion qui fait du bien. La destruction inéluctable, nous ne pourrons pas l’arrêté. Mais le vêtement fait partie des choses qui nous donne l’impression d’être au-delà de la malade, d’être juste l’artiste. De mettre de l’or dans les fêlures comme le font les Japonais quand une céramique de brise, le kintsugi.
L’art est cathartique, le vêtement une résilience. Peut-être le contraire. Peut-être les deux ont cette même fonction quasi magique.
I believe, as a woman with a heavy and degenerative disease, that it is also a way of giving us a semblance of control over the body. I didn't read, maybe I missed it, this track about Frida. However, I have the impression that she would agree with me.
It is an illusion, but an illusion that feels good. The inevitable destruction, we cannot stop it. But clothing is one of the things that makes us feel like we're beyond the sick, just the artist. To put gold in the cracks like the Japanese do when a ceramic breaks, the kintsugi.Art is a catharsis and clothing a resilience. Perhaps the opposite. Perhaps both have this almost magical functions.