#12: revenir aux mains
Je m’interroge beaucoup sur le sens de l’art ces derniers temps, notamment avec l’arrivée des Intelligences Artificielles. Je vois beaucoup d’artistes confirmés produire des images par expérimentations même si je crois que c’est aussi beaucoup de fascination. Sous couvert de discours philosophique, voir politique comme chez l’auteur de BD et réalisateur Joann Sfar, il n’en reste pas moins que ces pratiques se multiplient et ouvrent une ère où chaque image deviendra suspicieuse. J’en ai parlé ICI déjà ( et il y aura sûrement d’autres textes à venir )
Cette tendance des artistes à plonger dans les abîmes des Intelligence Artificielles, les rendant chaque fois plus performantes, sous couvert d’une pseudo gymnastique intellectuelle me laisse perplexe. Et je l’avoue, je déteste déjà les films avec trop d’effet spéciaux comme Avatars, alors je n’ai pas envie de vivre dans un monde où les images ne seraient plus que du faux.
Comme l’a dit Umberto Eco dans La Guerre du Faux “ Le plaisir de l'imitation, les Anciens le savaient déjà, est l'un des plus inhérents à l'âme humaine, mais ici, outre le fait de jouir d'une imitation parfaite, on jouit de la persuasion que l'imitation a rejoint son apogée et que maintenant, la réalité sera toujours inférieure.”
Pour aujourd’hui ma réflexion ne se situe pas là, mais sur le faire de ses mains. Attention, je ne suis pas complètement Amish non plus, mon incursion dans l’ère moderne passe par Procreate qui me permet de préparer des images bien calibrées pour mes éditions. Mais je garde la main comme on le voit dans cet vidéo accélérée d’une image.
Par exemple Persephone Renaissante, faisons un peu de pub, que vous pouvez vous procurez ICI.
Je ne refuse pas la technologie, personnellement elle ne me fait pas peur, puisque c’est l’argument favori des zélotes de l’Intelligence Artificielle.
Mais plus ça avance plus j’aime les travaux d’artiste proches de l’artisanat ou qui utilisent des méthodes artisanales. Au delà des techniques à acquérir, j’y trouve le réconfort de l’humain. De l’humanité.
J’applique ce besoin dans mon propre travail. Ce qui peut en dérouter certains, mais j’ai ce besoin de d’utiliser mes mains comme si aujourd’hui elles allaient disparaître de la surface de monde.
Je suis fascinée par des techniques ancestrales aussi, qui charrient l’histoire d’un monde révolu, marchant vers le règne des machines.
Je sais que je ne suis pas la seule à trouver un forme de rébellion dans le faire.
Je ne cherche pas à aller plus vite, je cherche à réinstaller ma propre temporalité de création en me souvenant que je suis humaine.
Je trouve, en ce moment, beaucoup de satisfaction dans le tissage haut lisse que je pratique en parallèle de ma peinture. Je le trouve aussi dans le découpage. Ce sont des formes méditatives de création, loin du déraillement tech du monde.
Je pense aux jeunes gens qui aspirent au métier d’artiste. Comment gérer cette afflux de technologie permanent ? Ils sont désormais nés avec, cela leur paraît probablement bien plus naturel qu’à moi. Je reste curieuse de cette évolution même si je ne suis pas ce chemin moi-même.
Pour me soutenir vous pouvez visiter mon échoppe en ligne ICI.
À bientôt
Mina